Simplifions les démarches administratives pour les agriculteurs
Intervention en commission conjointe Environnement/Agriculture du 25 janvier 2016, dans le cadre d’auditions et d’un échange de vues sur la gestion des effluents d’élevage et des déchets agricoles.
Lors de leur manifestation en septembre dernier, face au Parlement de Wallonie, les agriculteurs avaient réclamé une simplification administrative et moins de contraintes environnementales.
Vous avez évoqué, Monsieur le Ministre de l’Environnement, un certain nombre de mesures qui devaient être prises pour diminuer les difficultés administratives. C’est vrai, mes collègues l’ont évoqué : 280 références légales, neuf heures par semaine, ce n’est pas ce que l’on attend d’un agriculteur… Il a autre chose à faire. Par ailleurs, des témoignages que l’on reçoit chacun et chacune dans nos coins démontrent à quel point un agriculteur peut vite être dépassé par des délais, qui sont des délais contraignants, et qui ont des influences extrêmement négatives, à la fois sur des autorisations, sur des amendes, sur des refus, mais qui ont aussi des conséquences désastreuses sur leur vie, sur leur vie psychologique, sur leur vie financière et sur leur famille.
On sait aussi que c’est un des métiers dans lesquels il y a le plus de dépressions, par exemple. Les difficultés auxquelles ils font face depuis quelques années sont suffisamment éloquentes que pour que l’on y mette énormément d’énergie, pour essayer de faciliter leur travail. Cela dit – et je le dis souvent en Commission de l’environnement puisqu’il me vient forcément par la sensibilité environnementale de parler d’agriculture – il ne faut pas opposer environnement et agriculture parce que les deux peuvent et doivent se parler et les deux doivent créer des résultats positifs, à la fois pour les agriculteurs – puisque c’est aussi un des métiers dans lesquels l’on retrouve le plus de cancers et donc il faut être extrêmement attentifs à des méthodes qui existaient précédemment et pour lesquelles on revient en arrière, qu’au niveau des instituts de recherche.
L’intérêt de travailler avec des instituts de recherche – Gembloux par exemple – est de développer des alternatives par rapport à des produits qui pourraient être utilisés, qui seraient plus respectueux, à la fois de l’environnement mais aussi de la santé publique – que ce soit pour le consommateur ou pour l’agriculteur. C’est important de pouvoir les faire travailler en amont, pour essayer d’être proactifs et de ne pas dire : « Il n’y a pas de solutions ou il n’y a qu’une solution qui serait : stop, on arrête des produits phytopharmaceutiques ». On peut aussi travailler en amont – et je pense que c’est indispensable – avec nos services de recherches, notamment universitaires. On doit défendre une agriculture respectueuse de son environnement. Il y a quatre mois, j’avais eu l’occasion de discuter avec un certain nombre d’agriculteurs qui me disaient : « Mais, moi, j’habite à la frontière. Vous rendez-vous compte, selon l’endroit où je me trouve, les règles sont différentes selon que l’on soit au Nord ou au Sud ? ».
C’est une contingence qu’il faut prendre en compte et par ailleurs, le fait que l’on exporte aussi notre marchandise et qu’il y a malheureusement des enjeux de rentabilité. Notre défi, c’est de faire une agriculture respectueuse de notre environnement ; une qualité – à mon avis – supérieure à ce que certains autres pays pourraient faire et l’intérêt des négociations qui existent avec les traités commerciaux, que ce soit le SETA ou les États-Unis.