Réforme du logement public wallon
Article 2 juin 2015 diffusé par Belga :
Le ministre wallon du Logement Paul Furlan déposera le 11 juin prochain au gouvernement une note visant à réformer le logement public en Wallonie, afin de rendre plus d’autonomie aux Sociétés de logement de service public (SLSP) et ainsi mieux qualifier les candidatures « en fonction des gens, non de la brique », a-t-il indiqué mardi en commission du parlement wallon.
Actuellement, il existe cinq catégories de logements publics en Wallonie: 98% sont des logements sociaux, les 2% restants étant des logements moyens, à loyer d’équilibre, de transit ou d’insertion. Mais certaines de ces catégories ne rencontrent pas de locataires, en raison de conditions d’accès particulièrement strictes. C’est le cas des logements à loyer d’équilibre, pour lesquels le loyer annuel ne
peux dépasser 25% des revenus du ménage, a fait observer le député d’opposition Jean-Luc Crucke (MR).
« Vous avez entièrement raison », a répondu Paul Furlan (PS), conscient des « succès divers » des différents types de logement en fonction des montants de loyer fixés par les sociétés de logement ou de l’importance de la demande.
« A l’expérience, il semble donc que ce soit – comme c’est le cas du logement moyen – l’affectation quasi-définitive d’un logement à des publics ciblés qui freine une gestion efficiente » entre les catégories de logements.
Le ministre envisage donc un regroupementen une seule catégorie « logement public ». »Cessons alors les règles d’attribution », pour permettre aux sociétés locales d’affecter leurs logements indépendamment de la qualification antérieure. « Bref, il faut qualifier en fonction des gens, et pas en fonction de la brique. Cela donnera beaucoup plus de souplesse », par rapport au système de dérogation actuel, souvent long.
Le ministre maintiendra toutefois des conditions de loyer et des balises fixées par le gouvernement, mais l’autonomie des sociétés de logement sera plus grande. Christie Morreale (PS) a pour sa part interrogé le ministre sur un public particulièrement fragilisé parmi les candidats au logement social: les victimes de violences intrafamiliales contraintes de quitter leur domicile et donc sans abri. Ce public est déjà celui qui bénéficie de la plus haute priorité. Actuellement, 107 candidatures de ce type sont pendantes en Wallonie, donc 14 depuis plus de deux ans. La réforme du ministre prévoit de privilégier la piste des communes, CPAS et autres associations qui loueraient un logement social pour le sous-louer ensuite à des ménages en difficultés.
Les SLSP seraient ainsi plutôt destinées à gérer la brique, tandis que les acteurs sociaux traiteraient davantage les gens, a commenté M. Furlan.