Pour que chaque enfant trouve sa place à l’école
A l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, le 21 mars, j’ai visité, avec ma collègue Véronique Bonni, l’école fondamentale Mater Dei, à Banneux (commune de Sprimont), où un projet pilote a été développé il y a une dizaine d’années. Un projet remarquable qui repose sur l’intégration d’enfants à besoins spécifiques au sein même de la structure scolaire d’enseignement ordinaire !
Sur les 216 enfants que compte l’établissement à l’heure actuelle, 8 souffrent de trisomie 21 ou d’un retard mental. Ceux-ci sont pris en charge par une institutrice issue de l’enseignement spécialisé. Chaque semaine, ces enfants participent aux activités de psychomotricité et d’éveil avec d’autres classes. Ils sont également intégrés dans d’autres activités comme les répétitions en vue du spectacle de l’école et ils côtoient les autres enfants de l’école lors des dîners et dans la cour de récréation. Une expérience enrichissante à la fois pour les enfants et pour le corps enseignant !
« Le fait d’accueillir des enfants différents a toujours été dans la philosophie de l’école », précise Olivia Bernard, directrice de l’école Mater Dei. « Le projet d’intégration s’est mis en route au départ d’une petite fille trisomique qui était en maternelles. Ses parents souhaitaient qu’elle puisse poursuivre ici. A la longue, on s’est rendu compte que les différences sont gommées. C’est la preuve que ce projet a toute sa raison d’être ».
S’il est un fait que certains enfants présentant un handicap nécessitent un encadrement tout à fait spécifique, comme c’est prévu dans l’enseignement spécialisé, d’autres peuvent très bien être intégrés dans l’enseignement ordinaire comme cela se fait à l’école Mater Dei. Cela doit être analysé au cas par cas de manière à ce que chaque enfant trouve la place qui lui convient le mieux.
« On doit pouvoir établir une mixité dans les crèches et les établissements scolaires car cela contribuerait à créer un climat de tolérance, à élargir le champ de vision des enfants et les rendre plus solidaires. De plus, cela éviterait de marginaliser ces enfants dits différents et leur famille », souligne la députée Christie Morreale, qui siège en commission de l’Education du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Au sein de cette structure, elle y défendra la mise en oeuvre de mesures concrètes en vue de favoriser l’intégration dans l’enseignement ordinaire d’enfants présentant un handicap:
- Favoriser les écoles compréhensives, qui privilégient le regard sur l’élève plutôt que sur son handicap; les matières à enseigner; les techniques à acquérir
- Sensibiliser les écoles primaires aux plus-values pour tous les élèves de l’intégration de personnes en situation de handicap en menant un travail de démystification du handicap directement auprès des enseignants et de la direction afin que l’approche, l’accueil et l’intégration des enfants handicapés soient facilités
- Créer des synergies entre l’enseignement ordinaire et l’enseignement spécialisé afin de faciliter la logique de l’intégration. Ces échanges permettront d’acquérir des connaissances mutuelles, depuis les méthodes pédagogiques jusqu’à la concrétisation des projets d’intégration, mais aussi de démystifier le handicap dès le plus jeune âge et favoriser ainsi l’inclusion des personnes handicapées dans l’enseignement classique et dans le quotidien de chacun
- Inclure un volet « handicap » dans la formation initiale du personnel enseignant
- Encourager les stages dans l’enseignement spécialisé durant les études des futurs enseignants
- Favoriser la prise en charge d’enfants porteurs d’un handicap dans les structures d’accueil extrascolaire en prolongement de la logique d’intégration initiée dans l’enseignement obligatoire. Il est cependant nécessaire, pour l’intégration, d’accorder des moyens équivalents à ceux dont l’enfant bénéficierait s’il était inscrit dans l’enseignement spécialisé