Le glyphosate, on s’en passe tous!
Ca y est… le glyhosate est interdit en Wallonie!
Après de longs mois (voire des années…) de combat parlementaire, la Wallonie interdit le glyphosate pour l’usage aux particuliers! Si je souhaitais aller plus loin, je pense qu’il s’agit d’une première étape importante, qui ouvre la voie à d’autres avancées. Ne boudons pas notre plaisir!
Mon combat parlementaire débute en mars 2015, lorsque 17 experts issus de 11 pays, mandatés par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont classé le glyphosate comme « cancérogène probable pour l’homme ».
Contre toute attente, la Commission européenne réfute les conclusions du CIRC et se base, quant à elle, sur l’avis favorable à la « réautorisation» rendu par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA). Rapidement, des doutes planent sur la validé de ces études. En effet, la société qui commercialise des produits à base de glyphosate, « Monsanto », refuse de rendre publiques les études toxicologiques réalisées par ses soins et sur lesquelles l’EFSA fonde son avis. DE plus, septante cinq experts nationaux ont été dépêchés par les États membres, mais seuls 14 d’entre eux ont acceptés de voir leur nom rendu public. Soixante et un experts n’ont donc pas souhaité être associés à l’avis de l’agence européenne. Cette confidentialité alimente un certain trouble et interpelle puisque le conflit d’intérêts est manifeste.
Entre-temps, d’autres études sont parues. La fondation Heinrich Böll, notamment, révèle que 99,6% des Allemands sont contaminés au glyphosate. Dans 75%
des cas analysés, le taux de résidus de glyphosate dans l’urine est cinq fois plus important que le maximum autorisé dans l’eau.
Depuis près de trente ans maintenant, l’usage de l’herbicide Roundup et des autres produits à base de glyphosate ont connu une croissance exceptionnelle. Le Monde relevait encore hier qu’on utilise 260 fois plus de glyphosate qu’il y a 40 ans (3200T en 1974 pour 825 000T aujourd’hui, à l’échelle mondiale). Pourtant, nul ne peut ignorer les impacts négatifs qu’ils peuvent avoir sur l’environnement, la biodiversité mais aussi la santé de ceux qui l’utilisent.
Quelques mois plus tard, les associations de défense de la Nature pointe du doigt la mauvaise information donnée aux consommateurs en matière d’utilisation des herbicides. Méconnaissance de la législation régionale en matière de protection des eaux de surface, conseils inadéquats sur les équipements de protection individuelle, … Les jardineries se prennent un zéro pointé!
Pourtant, le Ministre fédéral de l’Agriculture, Willy Borsus annonce qu’il soutiendra le renouvellement de la molécule au niveau européen. C’est en de trop pour le groupe socialiste et je décide donc de déposer une résolution pour que la Wallonie interdise ce produit sur son territoire. Devant la répartition des compétences de notre état fédéral, la Wallonie n’a pas les compétences pour interdire la vente mais uniquement pour interdire son utilisation.Retrouvez ma proposition ici.
Aujourd’hui, alors que les scandales relatifs aux pratiques plus que douteuses de la firme Monsanto sont révélés quotidiennement, je pense que la Wallonie franchit une première étape importante. Evidemment, le combat est encore long, mais vous pouvez compter sur moi pour ne pas baisser les bras !