Comment réduire l’impact des perturbateurs endocriniens ?
Question écrite à Monsieur Prévôt, Ministre des travaux publics, de la Santé, de l’action sociale et du patrimoine
De plus en plus décriés, les perturbateurs endocriniens sont des substances qui interfèrent avec la fonction hormonale et produisent des effets néfastes sur la santé humaine. De nombreux experts en santé reconnaissent en effet des liens de cause à effet entre l’exposition prolongée aux perturbateurs endocriniens et la prévalence de certaines maladies chroniques comme le cancer ou encore, les problèmes croissants de fertilité masculine dans les sociétés occidentales.
Cependant, depuis 2013, les pays de l’Union européenne peinent à trouver un consensus afin d’adopter des critères pour établir une définition claire des perturbateurs endocriniens.
Face aux risques que représenteraient les perturbateurs endocriniens sur la santé, des mesures de prévention et de précaution sont nécessaires et indispensables.
Par ailleurs, récemment, le Gouvernement wallon adoptait la note d’orientation relative au « Plan prévention et promotion de la santé en Wallonie ».
Dans le cadre des compétences wallonnes, quelles mesures de prévention peuvent être envisagées afin de réduire l’impact des perturbateurs endocriniens sur la santé et la prévalence de certaines maladies chroniques ? Existe-t-il au sein de ce plan des axes relatifs à la prévention liée aux politiques de santé environnementale ? La thématique des perturbateurs endocriniens est-elle abordée au sein de la conférence interministérielle de la Santé ? Existe-t-il au sein de l’AViQ, une cellule chargée d’étudier cette question et d’envisager des politiques préventives ?
Réponse
Comme le sait l’honorable membre, les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques omniprésentes dans notre environnement. On les retrouve dans une multitude de produits de consommation courante : plastiques, cosmétiques, textiles, médicaments, etc. C’est donc bien l’autorité fédérale (environnement-https://www.health.belgium.be/fr/environnement) qui est compétente en cette matière.
Il persiste de nombreuses lacunes sur leurs propriétés et leurs modes d’action ainsi que sur leurs effets sur la santé : la recherche dans ce domaine reste indispensable. Il ne faut pas hésiter pas à interroger à ce propos, mon collègue le Ministre wallon de la Recherche, Jean-Claude MARCOURT.
La Cellule permanente environnement santé (DGO3) participe ainsi activement à l’initiative européenne de biosurveillance humaine (HBM4EU) et, dans son rôle de guichet unique, répond aux questions du public sur les perturbateurs endocriniens (http://environnement.sante.wallonie.be/home/au-quotidien/risquesemergents/
perturbateurs-endocriniens-et-phtalates.html). Par ailleurs, les services de l’environnement assurent également le suivi du projet REACH (Registration, Evaluation, Autorisation of CHemicals) dont l’objectif est d’améliorer la protection de la santé et de l’environnement, tout en maintenant la compétitivité et en renforçant l’esprit d’innovation de l’industrie chimique.
Pour plus d’informations, j’invite l’honorable membre à interroger mon collègue Carlo DI ANTONIO, en charge de la compétence Environnement-Santé.
En ce qui concerne la santé en Wallonie, certains axes transversaux du Plan Prévention Horizon 2030 sont plus aptes à répondre à cette problématique :
– créer des environnements favorables à la santé (milieux de vie) ;
– intégrer les priorités de santé dans une approche selon le parcours de vie ;
– inscrire la promotion de la santé dans une perspective durable ;
– promouvoir l’innovation au service de la santé.
Cette thématique est abordée au sein du Plan national d’action environnement santé (NEHAP) et de la Conférence interministérielle environnement santé (CIMES), notamment lors du dossier relatif au projet européen de surveillance biologique humaine DEMOCOPHES (http://www.nehap.be/fr/projects/conseilspour-reduire-votre-exposition).