Le bulletin électronique pas suffisamment sécurisé?
Question à Joëlle Milquet, vice-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance
Madame la Ministre, en septembre 2014, vous avez annoncé l’instauration d’un nouveau système d’évaluation dans le deuxième degré de l’enseignement secondaire. Ce projet pilote, lancé dans 23 écoles de notre réseau, vise à mettre en œuvre, d’ici deux ans, comme précisé en septembre 2014, un certificat d’enseignement du deuxième degré commun à tous les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est le CE2D, qui s’inscrit dans le cadre du Pacte d’excellence pour l’enseignement, l’une des priorités de la Déclaration de politique communautaire. Ce nouveau système vise notamment à «établir des pratiques d’évaluation plus cohérentes pour l’ensemble du réseau», soit tout au long de l’année et non plus lors d’examens. L’élève est placé au centre de son apprentissage tandis que ses parents y sont davantage intégrés.
Cela devait se concrétiser par la création d’un bulletin électronique accessible en permanence, permettant aux élèves, comme à leurs parents, de mesurer en temps réel les évolutions dans les différentes matières. C’est une façon de s’inscrire dans l’ère du numérique. C’est une bonne chose de se moderniser et de tester de nouveaux dispositifs. Si les élèves sont davantage responsabilisés, il est prévu qu’ils soient accompagnés, selon leurs besoins et les matières, dans une optique de progression.
Fin 2014, la presse a souligné que les premières conclusions de ce projet pilote étaient «très positives». Les parents étaient a priori satisfaits de pouvoir suivre plus facilement l’évolution de leur enfant. Les élèves semblaient bien s’adapter au nouveau système. Par contre, les enseignants se montraient moins enthousiastes car ils étaient amenés à revoir leur façon de travailler et éprouvaient parfois des difficultés à encoder les résultats dans le logiciel.
Ce nouveau système d’évaluation, testé depuis un an dans 23 écoles, porte-t-il ses fruits? La philosophie est-elle toujours la même ou des ajustements ont-ils été nécessaires? Cette phase de test va-t-elle être étendue à d’autres établissements et dans quel délai?
J’ai été informée, Madame la Ministre, des inquiétudes de professeurs – peut-être à la suite des fuites de juin dernier – quant au niveau de sécurité qui serait presque inexistant et n’empêcherait pas un fâcheux piratage. Alors que les épreuves du premier degré du secondaire ont été particulièrement chamboulées en juin dernier à la suite de la divulgation des questionnaires, n’y a-t-il pas un risque de rencontrer des difficultés dans l’utilisation du bulletin électronique? Pourriez-vous nous en dire plus sur le niveau de sécurité et nous rassurer sur les mesures à prendre pour éviter des dérapages et des piratages?
Les élèves et leurs parents ont un code d’accès en lecture seule au dispositif et les professeurs ont un code leur permettant de changer les cotes. Les responsables habilités, comme les préfets, les proviseurs… sont-ils soumis à une clause de confidentialité? D’après une information que je viens de recevoir, le système de 2015 semble avoir du retard. En effet, le Centre de traitement de l’information (CTI) aurait bloqué les codes d’accès pour des questions techniques. De ce fait, les professeurs n’auraient pas encore pu encoder d’informations.
Réponse de la ministre
Le projet n’est en cours que depuis un an. Il est dès lors un peu tôt pour en évaluer tous les aspects. Les mesures de sécurité sont diverses. Le trafic avec les serveurs se fait via une connexion cryptée. Les données ne peuvent ainsi pas être saisies.
La première étape de la sécurisation du compte de l’utilisateur est l’insertion d’un mot de passe complexe. Toutes les données sont automatiquement copiées et sauvegardées dans différents centres de données sécurisés. En outre, l’accès au compte est automatiquement désactivé quand il y a eu trop de tentatives de connexion au compte. Si un utilisateur n’est plus actif sur la plate-forme alors que son navigateur reste ouvert, il est automatiquement déconnecté. Enfin, tous les fichiers téléchargés sur la plate-forme sont contrôlés pour détecter la présence de virus ou de logiciels malveillants.
Les personnes qui éprouvent toujours des craintes peuvent utiliser une sécurité supplémentaire sous la forme d’un système de double authentification.
Réplique de C. Morreale
J’entends que les données sont cryptées et que le processus est sécurisé. C’est une bonne chose et je ne manquerai pas de transmettre l’information aux professeurs qui m’ont contactée, notamment à propos du système de sécurisation. J’attire votre attention sur le fait que le système a connu un retard important et que les professeurs n’ont pu encore encoder aucune donnée depuis la rentrée scolaire. Le CTI aurait bloqué des codes d’accès pour des raisons techniques. Il serait bien que le système puisse rapidement fonctionner à nouveau.
Ministre: Je vais me renseigner.
C. Morreale: Je demanderai une réponse ultérieure sur les clauses de confidentialité. Il faudrait que chacun n’ait accès qu’à des données sécurisées.