Mesures pour assurer la sécurité des préposés dans les parcs à conteneurs
Question d’actualité à Monsieur Di Antonio, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal
Monsieur le Ministre, INTRADEL sonne en gros l’alarme, puisqu’il semblerait qu’il y ait une augmentation de plus de 162 % du nombre d’agressions dans les recyparcs. Quotidiennement, les ouvriers des recyparcs sont menacés, insultés et, de plus en plus, sont frappés et agressés.
On connaît la manière dont les choses se déroulent généralement : on insulte parce que l’on ne range pas chaque fraction dans n’importe quel conteneur, on ne met pas n’importe quel déchet dans n’importe quel conteneur. De la même manière, on n’agresse pas un préposé parce que le conteneur est plein.
Vous allez me dire que c’est de l’éducation. Vous allez me dire, peut-être, que vous soutiendrez qu’INTRADEL et d’autres intercommunales envoient des messages à la population, en disant : « pour être sûr de ne pas arriver alors que les conteneurs sont pleins, peut-être passons-nous un petit coup de fil avant et les choses seront plus simples pour ne pas frustrer les personnes ». Les préposés sont des travailleurs qui sont soumis à des conditions de travail difficiles. Il faut essayer que l’on trouve des solutions. Il y a des pistes qui sont sur la table.
Je ne suis pas favorable dans l’absolu, comme criminologue, à l’élargissement du filet pénal. Je pense qu’évidemment, ce sont des métiers difficiles. Je ne pense pas qu’en mettant des amendes ou en donnant des peines de prison, l’on trouvera à ne pas faire de récidives. Par contre, peut-être que si les préposés donnaient leur place pendant une semaine à leurs agresseurs, peut-être qu’alors les choses changeraient.
Je voulais vous poser la question, à la fois de la peine de travail, mais aussi des pistes que vous, comme ministre de l’Environnement, vous pensez pouvoir mettre en place pour essayer de sécuriser ces lieux qui permettent de recycler nos matériaux et faire en sorte… Évidemment, c’était plus simple quand on mettait tout dans une fosse, tout dans un trou. Aujourd’hui, on sait que l’on doit recycler, que les fractions sont de plus en plus nombreuses, mais cela permettra aussi d’avoir une meilleure planète demain. Ce sont des messages qu’il faut que l’on arrive à faire passer.
Réponse
Madame la Députée, tout d’abord un élément de contexte. Il est vrai que les recyparcs rencontrent un grand succès et c’est sans doute ce qui est à la base aussi de certains incidents. Il y a parfois énormément de monde avec des difficultés liées à la gestion de ces parcs.
J’aurai l’occasion, dans le courant de cette année, de lancer un nouvel appel à projets sur la création d’une série de parcs supplémentaires relativement limités, mais surtout des budgets pour les extensions et des rénovations de parcs existants, puisque les plus anciens ont maintenant près de 20 ans et qu’il est nécessaire, dans un certain nombre de cas, de pouvoir les rénover, les agrandir pour accueillir dans de meilleures conditions des fractions supplémentaires.
Ce qui me revient du dernier incident, effectivement, c’est un conflit entre une personne qui souhaitait laisser des choses, un conteneur qui était plein et les choses se sont détériorées.
J’insisterai sur les précautions qui sont prises. Certains parcs sont munis de caméras de surveillance. La plupart des parcs, sauf dans le Brabant wallon, demandent un contrôle d’une carte à l’entrée. Il y a déjà une forme de contrôle assez importante qui est mise en place par la COPIDEC qui gère de manière générale les intercommunales. Je pense que les décisions se prennent de façon transversale sur les manières de gérer les parcs.
Je ne saurais qu’insister sur la bonne formation et la bonne préparation effectivement aussi du personnel, qui doit pouvoir réagir de la manière la plus adéquate. Cela implique parfois effectivement des efforts supplémentaires de formation. On refera le point lorsque l’on aura les chiffres complets de l’évaluation de ces derniers mois. Cela reste quand même relativement raisonnable. Cela n’empêche que des efforts doivent être faits.
Sur le volet infraction et la manière de les punir, vous le verrez à travers un projet de décret qui va arriver sous peu devant ce Parlement sur les infractions environnementales, on veut effectivement privilégier les peines de substitution. La difficulté, c’est le suivi de tout cela.
Nous viendrons avec des propositions, mais je partage votre idée effectivement que ce n’est pas donner une amende de 50 ou 100 euros à quelqu’un qui fera changer cette attitude et qui va résoudre ce problème.