Question écrite adressée à René Collin, Ministre wallon de l’Agriculture
Dans le cadre de ses missions de promotion de l’agriculture et de l’horticulture, l’APAQ-W est chargée d’encourager et de faciliter les circuits courts en mettant en lien des producteurs et des consommateurs, en promouvant une consommation saine et durable.
En 2014, la plateforme web du « Clic local » fut créée . Elle rassemblait, un an plus tard, les produits de 275 producteurs inscrits et référençait 329 lieux de production. Alors que quelques difficultés techniques étaient à épingler lors du lancement du site, Monsieur le Ministre assurait que de nombreuses communications permettraient à tous de connaître le site et d’en profiter.
En un an, il annonçait 23.000 visites sur la plateforme alors que l’intérêt de la population pour cette thématique est grandissant, les gens étant de plus en plus conscients, en effet, des bénéfices de l’agriculture raisonnée et locale et témoignent leur volonté de se passer d’intermédiaires qui alourdissent la facture.
Pourtant, le 13 janvier, la presse relayait le peu d’impact de cette initiative, en particulier pour la vente de fromages de chèvre. Les agriculteurs n’y verraient aucun intérêt puisqu’ils n’auraient pas eu une seule commande en deux ans via cette plateforme…
Quel bilan Monsieur le Ministre tire-t-il deux ans après le lancement de cette plateforme ? Dispose-t-il de chiffres détaillés par secteur ? Quelles sont les difficultés qui permettent d’expliquer le peu de commandes pour certains secteurs ?
Enfin, l’enjeu de cette plateforme est également de permettre à des collectivités d’acheter local.
Réponse du Ministre
Depuis le lancement de la plateforme lecliclocal.be au mois de février 2014, l’intérêt ne faiblit pas. La moyenne journalière des visites est passée de 84 en 2014 à 95 en 2015.
L’identification des producteurs en circuit court au travers de l’onglet « géolocaliser » du site, accessible à tous, a intéressé, à elle seule, plus de 21.000 visiteurs. Plus de 52.000 vues sont ainsi comptabilisées en 2015 pour les différentes sous-catégories de produits de « C’est produit près de chez vous ».
L’interface sécurisée permettant de solliciter des offres auprès des producteurs prêts à livrer est réservée aux collectivités inscrites. Au niveau de l’inscription, on observe 34 nouvelles collectivités inscrites en 2015. Au niveau des marchés passés par l’interface, la progression est lente et les statistiques difficiles à établir, des marchés étant lancés, mais pas toujours attribués via l’interface pour des raisons variables, certaines commandes s’effectuant hors du système.
Les produits emportant actuellement le plus grand succès via le site sont les jus de fruits artisanaux, les pommes et poires ainsi que la volaille. Les produits laitiers, qu’ils soient au lait de vache ou au lait de chèvre, et qui méritent toute leur place dans l’alimentation des collectivités, sont encore peu commandés via le site.
Il est un fait que les habitudes alimentaires mettent du temps à évoluer mais le mouvement a débuté et je ne peux que m’en réjouir.
Un soutien est octroyé, via l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W), depuis environ un an, à près de 20 collectivités ayant répondu à un appel à projets. De plus, l’ASBL biowallonie est également active auprès de collectivités pour les informer et leur faire part de leur expertise.
Des échanges d’expériences sont organisés et un des objectifs est de diffuser des exemples de collectivités qui, avec leur réalité spécifique, ont entamé et poursuivi avec succès cette démarche de changement.
Enfin, j’invite toutes et tous à agir à leur niveau pour que la consommation de produits de chez nous devienne une habitude indémodable.
De mon côté, j’ai déjà envoyé un courrier aux bourgmestres, aux Provinces, aux crèches et aux infrastructures liées à la petite enfance pour les informer de l’opportunité d’avoir, à portée de main, autant de produits de qualité.