Bientôt un nouveau décret en vue de supprimer les inégalités dans la formation des enseignants, entre le fondamental ordinaire et le fondamental spécialisé
La députée PS Christie Morreale se réjouit d’apprendre, à la suite de son interpellation, qu’un nouveau décret sera élaboré en vue de supprimer les inégalités qui existent actuellement au niveau de la formation des enseignants selon qu’ils exercent dans le fondamental ordinaire ou dans le fondamental spécialisé. Des différences qui apparaissent dans les décrets de 2002 organisant les formations en cours de carrière. Sachant que la formation continue des professeurs figure parmi les grands projets du Pacte d’excellence qui a été présenté dernièrement, elle a interrogé la ministre Joëlle Milquet (Cdh) en commission de l’Education du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
« Dans l’enseignement spécialisé, la formation organisée sur base volontaire, durant le temps de prestation des membres du personnel, ne peut dépasser six demi-jours par année, sauf dérogation. Or, le décret s’appliquant aux membres du personnel de l’enseignement fondamental ordinaire, en son article 6, précise que ces formations ne peuvent dépasser dix demi-jours, toujours durant le temps de prestation. Aussi, pour une même situation, les enseignants du spécialisé bénéficient de quatre demi-jours de moins pour se former », a fait remarquer la députée, estimant que la formation continue doit être encouragée, d’autant plus encore dans l’enseignement spécialisé où les professeurs sont confrontés à des pathologies parfois lourdes et où les méthodes d’apprentissage et de prise en charge sont en constante évolution.
Christie Morreale a donc suggéré que l’on autorise les professeurs de l’enseignement spécialisé à disposer également, comme leurs homologues de l’enseignement fondamental ordinaire, d’un maximum de dix demi-journées pour se former.
La députée a, par ailleurs, relayé la difficulté de procéder au remplacement d’enseignants en cours de formation. Remplacement qui est censé être effectué soit par d’autres membres du personnel, soit par des étudiants effectuant leur stage.
« Les dispositions entourant ces remplacements n’ont, en effet, jamais été prises. Les modalités sont complexes tant il faut trouver le personnel adéquat pour effectuer ce remplacement. Non seulement des élèves, en période de stage, seraient mobilisés alors que leur formation initiale est, en matière d’enseignement différencié, quasi-inexistante mais il est également très difficile de trouver un enseignant qui accepterait un remplacement d’une seule journée », a-t-elle souligné.
La ministre de l’Education a confirmé l’existence de telles différences au niveau de la formation en cours de carrière entre l’enseignement fondamental spécialisé et l’enseignement fondamental ordinaire. Ajoutant qu’elle ne voit aucune raison à cela, elle a annoncé qu’elle a chargé son cabinet de travailler à l’élaboration d’un nouveau décret qui définira « l’ensemble de la formation en cours de carrière dans l’enseignement obligatoire et les centres PMS ». Elle a ajouté que des échanges seraient bientôt noués, en ce sens, avec les pouvoirs organisateurs et les organisations syndicales.
La ministre a également confirmé la difficulté, bien que le législateur l’ait prévu, de procéder dans la pratique quotidienne au remplacement d’enseignants de manière occasionnelle. « Il serait impossible budgétairement d’organiser le remplacement systématique de tout membre du personnel en formation », a-t-elle répondu. « Les conditions de participation à la formation, tant obligatoire que volontaire, et la question des remplacements devront être réfléchies, à frais nouveaux et dans les contraintes budgétaires que nous connaissons, à l’occasion de l’élaboration du nouveau décret ».