À vélo à l’école !
Fédération Wallonie-Bruxelles
Interpellation de Christie Morreale adressée à la Ministre de l’Éducation le 12 mai 2015
Du 27 avril au 22 mai 2015, le concours Bike2school, proposé par Pro Velo EDUC, encourage les élèves de l’enseignement maternel, primaire et secondaire du premier degré, ainsi que leurs enseignants, à utiliser le vélo pour se rendre à l’école. Nous nous félicitons d’une telle initiative.
Le vélo redevient progressivement un mode de transport de plus en plus utilisé. Les bouchons, les journées sans voitures, les actions cyclistes, les aménagements Ravel ou urbains permettent de redonner une bonne place au vélo comme moyen de locomotion.
Cependant, c’est loin d’être le moyen de transport privilégié pour se rendre à l’école, alors qu’environ 70 % des enfants habitent à moins de 4 km de leur établissement scolaire, dont 35 % à moins d’un kilomètre. Tandis que la marche et le vélo pourraient constituer une solution de mobilité, 74 % des élèves sont pourtant conduits en voiture.
Il ne faut pas non plus négliger l’impact positif de l’utilisation du vélo sur l’environnement. Une étude américaine de 2014 a démontré qu’un changement radical dans la manière de se déplacer en ville pourrait réduire les émissions liées aux transports de passagers urbains d’environ 40 %, d’ici 2050. Si un meilleur service de transports publics est bien entendu une des pistes privilégiées, ce n’est qu’un des aspects, puisque l’étude insiste sur l’ importance des déplacements non motorisés, comme la marche et le vélo.
Quoi qu’il en soit, les abords de certaines écoles sont très difficiles à organiser, la place manquant tout simplement pour accueillir les voitures et les parents venus déposer leurs enfants à l’école, dans le cadre d’horaires relativement précis.
Si la promotion du vélo, par le biais du concours Bike2school, est sans doute bénéfique, je m’interroge sur les infrastructures permettant leur accueil et leur stationnement dans les établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Un cadastre avait été évoqué lors de la précédente législature. Qu’en est-il? Est-il toujours d’actualité? Envisagez-vous de promouvoir l’usage de ce moyen de transport auprès des élèves et de leurs familles?
Réponse de la Ministre :
Cette problématique concerne différents niveaux de pouvoir, mais essentiellement les Régions pour leurs compétences relatives à l’aménagement du territoire, à la mobilité et à l’urbanisme.
C’est la raison pour laquelle mon cabinet a, voici plusieurs mois, mis en place un comité d’accompagnement composé des autres cabinets concernés, de membres du Service de l’inspection, de chargés de mission de mobilité et sécurité routière, de représentants des services publics de Wallonie et de représentants des ministères de la Région de Bruxelles-Capitale. En effet, le vélo est très sympathique, mais aussi très dangereux. Je réagis également en tant que mère de famille. Nous sommes dans une société du «tout à la voiture» et laisser ses enfants aller à l’école à vélo n’est pas sans risque.
L’objectif est de définir un contenu de formation, d’organiser la formation des enseignants, de développer la notion de réseau, dans lequel pourraient se retrouver les conseillers en mobilité, les écoles, les communes, la police et les opérateurs externes, de diffuser et de promouvoir l’usage du vélo, à travers le site Enseignement.be.
Il s’agit, à terme, de permettre à chaque réseau d’enseignement d’agir en répondant aux besoins spécifiques de chaque établissement. Ces besoins peuvent varier selon la structure urbanistique de chaque ville. En effet, si de grandes villes comme Bruxelles possèdent un réseau de transports publics performant, ce n’est souvent pas le cas dans des communes plus rurales, où l’usage du vélo est plus adéquat.
L’idée est de convaincre du bien-fondé des transports en commun et de la mobilité douce pour éviter le «tout à la voiture». Le recours systématique au vélo pour les enfants doit être pensé en fonction des contingences sécuritaires.
Réplique de Christie Morreale :
Certes, l’usage du vélo peut poser des problèmes de sécurité. De là à dire qu’il ne faut pas l’utiliser… Non, nous devons trouver des solutions. Par exemple, M. Nollet a présenté un cadastre sous l’ancienne législature, en sa qualité de ministre régional, bien sûr. Il conviendrait d’établir des ponts entre les Régions et les Communautés, car l’accessibilité à l’école est un enjeu fondamental. De nombreux élèves habitent près de leur école. Il conviendrait dès lors de sécuriser les abords de certains établissements, en prévoyant des aménagements spécifiques. Sous l’ancienne législature, des problèmes de stationnement des vélos avaient été évoqués. J’interrogerai en tout cas votre homologue wallon au sujet des pistes envisageables pour faciliter ce mode de transport, en toute sécurité bien entendu.