Esneux, vers une valorisation de l’Arboretum de la Tessenire ?
Question écrite de Christie Morreale destinée à Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
« Valorisation de l’arboretum forestier de la Tessenire »
L’Arboretum communal de la Tessenire, situé dans le bois d’Esneux, date de 1918 et s’est développé à partir d’un noyau de 3 hectares. Complété par un arboretum de collection à partir des années 60, il a été restauré, puis étoffé ces 20 dernières années avec des nouvelles collections dendrologiques. Avec près de 1800 espèces et variétés, c’est actuellement un des trois arboretums publics les plus importants de Wallonie. Il possède la plus grande collection de hêtres de Wallonie (92 variétés) réparties sur les 12 ha du site.
Devant la richesse de cette collection, vous estimiez, tout comme moi, qu’elle devrait être mieux connue de tous les professionnels et amateurs de plantes. Vous m’annonciez également qu’un projet à l’Université catholique de Louvain était en cours pour réaliser un inventaire et des propositions de valorisation des arboretums, en fonction de leur intérêt propre. Pouvez-vous m’informer des avancées à ce sujet ? Me confirmez-vous que l’arboretum forestier de Tessenire, sera intégré dans la plateforme de gestion centralisée sur la valorisation des arboretums publics de Wallonie ?
Réponse
L’arboretum communal de la Tessenire s’est développé à partir d’un noyau historique de 3 hectares 25 ares majoritairement installé en 1918 et complété par des plantations en 1936. Le noyau initial a été élargi depuis les années soixante par une collection botanique unique comprenant plus de 1 200 espèces et cultivars installée sur une prairie communale, sur plus de 12 hectares. Cet ensemble jouxte un parc privé, qui recèle une des plus belles collections dendrologiques du pays. Par ailleurs, il se situe à proximité du Domaine provincial du Rond Chêne qui comprend des arbres repris au patrimoine national, dont un Sequoiadendron giganteum d’une circonférence de plus de 9 m répertorié comme l’un de plus gros d’Europe.
La partie historique de l’arboretum est traversée par un chemin communal aménagé pour permettre l’accès aux collections par un large public. La collection historique est limitée, et comprend comme principales espèces : Abies alba, Abies concolor, Abies grandis, Abies nordmanniana, Abies veitchii, Picea Koyamai (très beaux exemplaires, rares), Pseudotsuga menziesii var menziesii et Pseudotsuga menziesii var glauca (rare). La collection botanique installée ultérieurement est certainement une des plus riches de Wallonie. À titre d’exemple, elle reprend les 98 espèces et cultivars de Fagus (hêtres). Tous les arbres sont étiquetés et repris dans la liste de BELTREES. La société dendrologique vient régulièrement au Rond Chêne admirer les différentes collections privées ou publiques.
Cette riche collection dépasse de loin le cadre des arboretums forestiers et elle devrait être mieux connue de tous les professionnels et amateurs de plantes. À ce titre, elle mériterait pleinement d’être intégrée dans la plate-forme de gestion centralisée envisagée dans la foulée du projet conduit par l’Université Catholique de Louvain (UCL) sur la valorisation des arboretums publics de Wallonie (2016-2017). Une telle plate-forme a précisément pour objectif d’assurer la gestion technique des arboretums d’intérêt (renouvellement, entretien des collections et des infrastructures), ainsi que leur valorisation touristique, didactique et conservatoire, avec tous les acteurs concernés.
J’ai effectivement reçu un projet de l’UCL relatif à la remise en état et à la valorisation des arboretums forestiers publics de Wallonie. Les arboretums appartenant soit aux communes, soit à la Région wallonne, soit étant en indivision, les budgets disponibles pour assurer leur remise en état et leur entretien à moyen terme ne sont pas équivalents. C’est pourquoi un budget régional devrait être consacré au réseau d’arboretums pour permettre de réaliser les travaux indispensables, tels que l’installation d’un étiquetage standardisé et de panneaux d’accueil ou encore les travaux sylvicoles de sécurisation et de préservation des espèces d’intérêt conservatoire.
Il est également proposé de créer une cellule de gestion du réseau d’arborétums : il a été analysé par mon administration. Ce projet devrait débuter en 2019.