Christie Morreale | Égalité salariale, il y a encore du travail !
Vice-Présidente du Gouvernement wallon, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes
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Égalité salariale, il y a encore du travail !

Question écrite à Monsieur le Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale, du Patrimoine et de l’égalité des chances

Lors de sa présentation du 2 mai 2017 relatif au bilan annuel de la Wallonie, Monsieur le Ministre Président annonçait que, d’année en année, l’inégalité salariale diminuait en Région Wallonne. Si les inégalités salariales existent, malheureusement, encore, on observe que le taux de divergence se réduit depuis les 15 dernières années.

Monsieur le Ministre, pouvez-vous m’apporter un complément d’information relative à cette diminution de l’écart salarial ? Quelles mesures wallonnes ont été prises qui auraient contribué à réduire ce dernier ?

Par ailleurs, Monsieur le Ministre Président précisait également que la situation des femmes sur le marché du travail s’améliorait, le taux de chômage des femmes par rapport à celui des hommes était en diminution. On constate une entrée importante de femmes sur le marché du travail. On peut donc espérer une résorption progressive de l’inégalité dans l’accès au marché du travail entre les hommes et les femmes. Monsieur le Ministre, quelles sont les mesures prévues afin de contribuer encore à cette équilibre hommes-femmes sur le marché du travail ? Ces chiffres sont-ils conformes aux objectifs fixés par le gouvernement au début de la législature ? Quelles mesures structurelles ont permis d’inverser cette tendance ? Atteint-on les objectifs européens ?

Réponse

Comme le sait l’honorable membre, à côté des indicateurs purement économiques, d’autres indicateurs permettent désormais d’apporter un éclairage plus complet sur la situation d’une région.

Parmi eux, un indicateur intéressant effectivement évoqué dans le cadre du discours sur l’état de la Wallonie est l’écart salarial entre hommes et femmes. Cet indicateur est mesuré comme le rapport entre le salaire mensuel brut  moyen femme/homme pour un temps plein. Comme je l’ai précisé, en Wallonie, cet écart se réduit de manière tendancielle depuis 1999. Voir graphique n°1 en annexe.

Nous sommes ainsi passés d’un ratio de 0,85 à un peu plus de 0,95 en quinze ans, un ratio de « 1 » étant la situation dans laquelle il n’y a pas d’écart salarial. On ne peut donc que se réjouir de cette évolution même s’il convient aussi de noter que ce rattrapage semble légèrement se stabiliser à partir de 2011 et que cet indicateur sous-estime sans doute le handicap salarial réel, les femmes travaillant plus souvent à temps partiel. Tout n’est donc pas encore parfait.

Cela étant, ces bons résultats sont également renforcés par une diminution plus importante du chômage des femmes depuis 2016. Concrètement, cela signifie qu’à un an d’écart, depuis le mois d’août 2016, le chômage des femmes diminue de manière plus importante que celui des hommes. En chiffres absolus, cela représente une diminution de 15 463 demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) de genre féminin pour une diminution de 4 302 DEI de genre masculin enregistrée sur la même période.

Les raisons de ces diminutions sont multiples et interagissent. Elles intègrent les évolutions législatives en matière d’accès aux allocations de chômage, les politiques d’emploi et l’embellie conjoncturelle. Parmi ces éléments, la relance de l’emploi a été évidemment accentuée par les mesures du fédéral, mais pas uniquement.

Pour ce qui concerne le fédéral, la réduction structurelle des cotisations sociales constitue la base de ces aides dans le cadre de la sécurité sociale. À celles‑ci s’ajoute la réduction opérée pour différents groupes cible : jeunes travailleurs, travailleurs âgés, premiers engagements, personnes longuement inoccupées, personnes en restructuration, réduction du temps de travail.

Les aides régionales interviennent parallèlement pour favoriser l’emploi. Citons :

  • le soutien apporté durant le passage des études à la vie active par le stage de transition en entreprise et les politiques actives en faveur des chômeurs (plan Activa, programme de transition professionnelle, mesure Économie d’insertion sociale SINE, airbag…) qui favorisent une diminution du nombre de demandeurs d’emploi. Public prioritaire – mais non-exclusif ‑, les jeunes ont bénéficié de ces dispositifs ;
  • l’accompagnement individualisé réalisé par le FOREm qui, depuis 2010, offre un soutien et un suivi personnalisés aux demandeurs d’emploi en vue de leur insertion professionnelle sur le marché du travail ;
  • les cellules de reconversion qui apportent également un appui aux personnes victimes de licenciements collectifs qui affectent le niveau de la demande d’emploi (plus de 3 200 personnes en 2015 et 2016).

Au travers du plan Marshall 4.0 et plus particulièrement de l’axe 1 « Faire du capital humain un atout », des mesures comme l’alternance, l’orientation des apprenants, le renouvellement de l’équipement des centres de compétences, la facilitation de l’accès à l’enseignement supérieur et à la formation tout au long de la vie, le soutien à l’esprit d’entreprendre et l’aide à la connaissance des langues étrangères contribuent à stimuler l’emploi et à réduire le chômage.

D’autres dispositifs, comme les titres-services et le fonds de formation associé, le fonds de l’expérience professionnelle ou le congé éducation payé, concourent également à la création ou au maintien d’emplois.

Enfin, de manière plus globale, l’effort d’accompagnement du FOREm semble également porter ses fruits. Pour se centrer sur le public jeune, avec la garantie Jeunesse, la prise en charge des personnes détentrices au maximum d’un diplôme égal au certificat d’enseignement secondaire supérieur (CESS) se fait maintenant dans les six semaines. Les entretiens avec le conseiller sont plus fréquents et se poursuivent jusqu’à l’obtention d’un résultat en termes d’emploi, de formation, de stage ou de reprise d’études. Les actions proposées aux jeunes sont, par ailleurs, plus nombreuses et coordonnées au sein d’un plan d’actions, établi avec l’intéressé.

Pour le surplus, l’honorable membre pourra interroger la Ministre de l’Emploi et de la Formation afin d’obtenir des informations plus détaillées sur le sujet.