Négociations autour du futur plan wallon de réduction des pesticides: où en-est la Wallonie ?
Question écrite destinée à Monsieur le Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal
Lors de nos discussions relatives à l’interdiction d’utilisation du glyphosate sur le territoire wallon, vous évoquiez la négociation du nouveau Plan wallon de réduction des pesticides.
Le PWRP 2013-2017 avait été élaboré suite à la directive 2009/128/CE afin de réduire les risques et les effets de l’utilisation des pesticides sur la santé humaine et l’environnement et d’encourager l’élaboration et l’introduction de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures.
Les mesures prises dans ce plan devaient permettre d’atteindre progressivement les objectifs du premier Plan fédéral de réduction des pesticides et des biocides consistant à réduire de 50% les impacts sur l’environnement liés aux usages non agricoles et de 25% les impacts sur l’environnement liés aux usages agricoles.
Dès lors, allez-vous réaliser une évaluation de ce premier plan ? Ces objectifs sont-ils atteints ?
Chaque entité du pays dispose de son propre plan. Le fédéral coordonne les actions à travers le plan national. Dès lors, ne serait-il pas utile d’entamer des contacts avec le gouvernement fédéral afin d’améliorer la coordination des entités et de clarifier les missions de chacune ?
Ce dernier plan comportait de nombreux chapitres, transposant la directive européenne, mais rien ne concernait la recherche d’alternative. Dès lors, quelle place sera accordée, dans ce futur plan, aux recherches d’alternatives aux pesticides valables pour le monde agricole ?
Enfin, pour quand peut-on attendre un premier projet ? Les associations environnementalistes seront-elles associées à la réflexion, au préalable ?
Réponse
Le deuxième PWRP couvrira la période 2018-2022. Certaines mesures du premier programme qui sont des mesures récurrentes (notamment en matière de sensibilisation et d’information) seront poursuivies et de nouvelles mesures seront proposées.
La présentation du PWRP 2013-2017 suit scrupuleusement les chapitres de la Directive et ne reprend pas forcément toutes les initiatives existantes. Concernant les alternatives aux méthodes chimiques de lutte contre les indésirables, elles sont déjà largement promues par les partenaires de la Coupole du PWRP comme, par exemple, l’ASBL ADALIA ou le Pôle wallon de gestion différenciée. Par ailleurs, des conventions de recherche avec des centres attachés aux universités francophones s’intéressent notamment aux techniques mécaniques limitant l’érosion et donc le ruissellement des pesticides appliqués. Citons, par exemple, les essais réalisés par Gembloux AgroBioTech (ULg) sur le cloisonnement interbuttes des pommes de terre (projet SWAP) et ceux réalisés par le CIPF (UCL) sur le maïs (projet ERUISTOP).
Une structure de coordination, baptisée NAPAN Task Force (NTF), a été mise en place lors de la transposition de la Directive. Cette structure rassemble des représentants des autorités fédérale et fédérées et elle est chargée de coordonner et concerter les différentes propositions des entités afin de réaliser le plan d’action national. La NTF dispose de son propre organe consultatif, le Conseil d’Avis du NAPAN, dans lequel tous les secteurs sont représentés de manière équilibrée. Ce Conseil, qui se réunit tous les 3 mois environ, est régulièrement informé et sollicité par la NTF pour donner son avis sur des propositions comme il le sera pour le projet de nouveau NAPAN.
La NTF est en train de préparer une première évaluation du premier cycle du NAPAN via un Tableau de Bord qui sera disponible au plus tard pour l’enquête publique commune (aux 4 entités) sur le deuxième NAPAN 2018-2022. Celle-ci se déroulera début 2017.