Plan de transport de la SNCB : pas question d’attendre 2017 !
Depuis l’instauration du nouveau plan de transport de la SNCB, le 14 décembre dernier, bon nombre d’étudiants et professeurs arrivent en retard à l’école en raison des modifications d’horaires intervenues sur les lignes. Ayant recueilli divers témoignages de « victimes » de ce plan de transport, Christie Morreale, députée PS au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a interrogé la ministre Milquet, ce mardi en commission de l’Education, sur les conséquences de l’adoption dudit plan. Elle souhaitait savoir si elle, et/ou les directions d’école, ont été consultées en vue de l’élaboration des nouveaux horaires et quelles solutions pouvaient être envisagées en vue de pallier à ces difficultés étant donné qu’au niveau du Fédéral, on estime que la mise en œuvre de ce plan est « globalement satisfaisante »…
« A la suite de ces adaptations, ils sont nombreux à arriver quelques minutes en retard aux cours. Certains sont donc contraints de prendre le train plus tôt, ce qui allonge fortement leur journée. D’autres comptent sur leurs parents pour les conduire mais lorsqu’ils n’ont pas d’autre solution, ils arrivent systématiquement en retard à l’école », a souligné Christie Morreale. « Cela réduit la durée des cours pour ces élèves. Les minutes perdues ne pouvant être récupérées par la suite, imaginez, sur une année complète, le préjudice causé à ces élèves… »
Certains établissements envisageraient de procéder à un aménagement au niveau des horaires mais cela aurait des répercussions importantes sur l’organisation des cours dans d’autres établissements, de nombreux professeurs exerçant au sein de plusieurs implantations.
« A l’Ecole d’hôtellerie et de tourisme de la ville de Liège, quelques élèves ont demandé l’autorisation d’arriver en retard à la première heure de cours. C’est notamment le cas d’un étudiant de Stavelot qui prend le bus puis le train pour se rendre à l’école. Vu que ces élèves ne savent pas faire autrement, l’autorisation sollicitée leur a été accordée. Selon le secrétariat de direction, ce retard empiète clairement sur la première heure de cours », a relaté la députée. « A Saint-Jacques (Liège), aussi, on constate des problèmes de coordination entre les horaires de train et ceux de l’école. Là-bas, apparemment, les élèves se sont réorganisés et prennent, dès lors, le train plus tôt ».
Autre témoignage marquant, c’est celui d’un habitant d’Aywaille dont les enfants vont à l’école à Liège. « En prenant le train, sa fille arrive quelques minutes en retard le matin tandis que son fils, en fin de journée, n’a désormais plus de train correspondant à la fin des cours pour rentrer chez lui. Il explique que cela a eu des répercussions sur l’organisation familiale puisque ses enfants, désormais, se sont rabattus sur le bus… qui permet d’arriver à l’heure à l’école et les ramène plus rapidement à la maison. Or, la famille a investi dans deux abonnements de train, pour l’année, qui ne sont plus utilisés… Seront-ils remboursés, ainsi que pour les autres personnes dans le même cas ? »
Autant de témoignages qui incitent la députée à demander, comme c’était prévu au moment où le plan de transport a été approuvé par le Conseil des ministres, que l’on procède à l’évaluation de l’offre dans les zones à faible densité de population afin que l’accessibilité aux zones d’éducation et d’emploi soit assurée.
« On est clairement dans ce type de situation. Il n’est pas question d’attendre 2017 pour revoir ce plan ! Il faut réclamer des adaptations rapides. Et si cela a un coût, il faut l’assumer. L’avenir de nos étudiants en vaut la peine« , a conclu la députée.
Réponse de la ministre
La ministre, Joëlle Milquet, a commencé par dire qu’elle partage les propos tenus par la députée et a précisé que ni ses services, ni les directions d’école n’ont été consultés en vue de l’élaboration des nouveaux horaires de train. Les contraintes scolaires étaient donc, comme elle l’a dit, absentes du processus.
Elle a ajouté qu’elle a connaissance de quelques plaintes actuellement, notamment en provenance de zones rurales. Plaintes qui font état de difficultés ayant entraîné des changements au sein des familles
Elle a redit ce qu’elle a écrit en réponse aux propos de Jo Cornu, administrateur-délégué de la SNCB, qui avait déclaré en commission Infrastructure de la Chambre que les écoles n’avaient qu’à s’adapter aux nouveaux horaires… « L’éducation est la première priorité de notre société et il serait inadmissible que ce soit aux établissements scolaires, et donc aux systèmes d’éducation de notre pays, de devoir s’adapter aux horaires de la SNCB. L’objectif prioritaire d’un service public est, comme son nom l’indique, de fournir un service au public. Il est donc tout à fait inapproprié d’envisager que les écoles doivent adapter leurs horaires pour coller au mieux à ceux des trains », lui a répondu la ministre Milquet.
Heureusement, a-t-elle souligné, que les TEC ont adapté leurs propres horaires « dans le but de conserver un maximum de correspondances entre les deux modes de transport« .
La ministre a ensuite annoncé qu’elle a chargé son administration de lui fournir une vision claire des différents problèmes rencontrés depuis l’instauration de ce nouveau plan de transport. Elle a ajouté qu’un questionnaire va être envoyé aux établissements scolaires afin qu’ils fassent état des perturbations qu’ils subissent. Et sur base des résultats, elle saisira le fédéral et la SNCB afin de demander des adaptations