Elèves français: 43 millions d’euros qui pourraient être réinjectés dans notre enseignement !
Faute de trouver un enseignement adapté aux besoins de leurs enfants, de nombreux parents français n’hésitent pas à traverser la frontière afin de les placer dans l’enseignement spécialisé en Belgique. Ce phénomène n’est pas neuf mais il prend de plus en plus d’ampleur et pose question sur le plan budgétaire. Et pour cause, c’est la Belgique qui prend en charge les frais de scolarité de ces enfants… Dans une institution spécialisée à Mons, par exemple, plus des deux tiers des élèves sont français.
Ce mardi en commission du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la députée socialiste Christie Morreale a interrogé la ministre en charge de l’Education, Joëlle Milquet, afin de la sensibiliser à cette problématique et obtenir confirmation du nombre élevé d’élèves français fréquentant notre enseignement spécialisé. Il ne s’agissait pas de dénoncer la présence de ces enfants qui ont légitimement droit à un enseignement adapté à leurs besoins mais bien de regretter la non-intervention financière de l’Etat français et, par conséquent, le coût élevé qui pèse sur l’enseignement spécialisé en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ainsi, sur l’année 2014-2015, on dénombre un peu plus de 36.000 enfants dans l’enseignement spécialisé, dont 4.000 qui proviennent de pays européens. Sur ces 4.000 enfants, près de 3.000 sont Français. La ministre a confirmé que l’impact budgétaire est important sachant que le coût moyen d’un enfant dans l’enseignement spécialisé est estimé à 15.000 € par an, contre 3.800€ dans l’enseignement ordinaire. Et d’ajouter que les coûts des frais de scolarité des enfants français dans l’enseignement spécialisé sont toujours plus importants, ceux-ci étant passés de 37 millions d’€ en 2009 à 43 millions d’€ pour l’année 2014-2015.
La députée souhaitait également savoir quelles pistes sont privilégiées à l’heure actuelle. A sa question, la ministre a répondu qu’elle s’était entretenue à ce sujet avec son homologue française Najat Vallaud-Belkacem en vue d’élaborer une convention entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et la France.
« Cet argent serait particulièrement utile s´il était réinjecté dans notre enseignement », souligne Christie Morreale.